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Le nom des rues


René Daumal

Poète français (Boulzicourt, Ardennes, 1908 - Paris, 1944).
Ami de R. Vailland et de R. Gilbert-Lecomte, avec lesquels il fonda "le Grand Jeu" (1928-1929), revue proche des surréalistes, il s'intéressera à l'occultisme et fut un disciple de Gurdjieff. Son oeuvre poétique ("le Contre-Ciel", 1936; "Poésie noire, poésie blanche", 1938) et ses récits ("la Grande Beuverie", 1938; "le Mont Analogue", 1952) expriment son obsession de l'au-delà et sa quête passionnée d'une identité en rupture avec la vision occidentale du monde.

Auguste Brizeux

Poète breton (Lorient, 1803 - Montpellier, 1858).
Auteur de poèmes en français ("Marie", 1832; "les Bretons", 1846) et en breton ("Telenn Armor",1839), inspirés par sa province natale.

Jean Macé

Pédagogue français, fondateur de la Ligue de l'enseignement (Paris, 22 août 1815 - Monthiers, 13 décembre 1894).
Issu d'un milieu populaire parisien, Jean Macé est boursier au collège Stanislas dont il sort bachelier. Après la révolution de 1848, il collabore à de nombreux journaux démocratiques, socialistes et féministes. Réfugié à Beblenheim en Alsace après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, il devient professeur dans un pensionnat de jeunes filles et écrit plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique (dont la célèbre "Histoire d'une bouchée de pain", 1861).
A partir de 1862, il impulse le mouvement des bibliothèques populaires, se lance dans l'action coopérative, fréquente le patronat protestant de Mulhouse et devient franc-maçon. Ces contacts divers servent de rampe de lancement à la Ligue de l'enseignement, dont il préconise la création en octobre 1866. Réfugié à Monthiers (Aisne) après 1870, Macé collabore activement à la presse républicaine et deviendra sous la IIIe République un personnage vénéré. En 1883, il est nommé sénateur inamovible. Mais il se consacre surtout au développement de la Ligue de l'enseignement, qu'il transforme en Mouvement de défense de l'école laïque et en organisation patriotique, et qu'il préside jusqu'à sa mort.
Disciple de Fourier dans sa jeunesse, républicain typique de la génération de 1848, opposant à l'Empire, Jean Macé a évolué après l'instauration de la République vers des positions plus modérées. Mais il est resté fidèle à une intuition que résume tous ses engagements: la nécessité de l'éducation des citoyens comme condition de survie de la démocratie républicaine.

Louis Bertrand

Ecrivain français (Spincourt, 1866 - Cap-d'Antibes, 1941).
Professeur à Alger (1891), il écrivit des romans sur l'Afrique du Nord ("le Sang des races", 1899; "les Villes d'or", 1921), dans laquelle il voyait un creuset des cultures. On lui doit également un recueil de souvenirs ("Jean Perbal", 1925). (Académie française, 1925)

Guillaume Des Autels

Poète français (Charolles, 1529 — Cluny, 1581).
Ami de Ronsard, il fit partie de la Pléiade jusqu'en 1555. On lui doit des recueils de poèmes inspirés de ceux de Pétrarque ( Amoureux Repos , 1553), une parodie de Rabelais ( Mitistoire barragouyne de Fanfreluche et Gaudichon , 1559-1575), des œuvres de circonstance, inspirées par la défense du catholicisme ( Éloge de la paix ), et un Traité touchant l'ancien orthographe françois (1548), dans lequel il se fait le défenseur de l'orthographe étymologique.

Jean Racine

Auteur dramatique et poète français (La Ferté-Milon, 1639 — Paris, 1699).
La tragédie de Racine est communément considérée comme le modèle absolu de la plus pure poésie classique, alliant l'intensité des sujets et des passions à la maîtrise de l'évocation et de l'expression, dans le cadre majestueux et funèbre d'une malédiction d'aimer, qui joue le rôle dévolu à la Fatalité par les anciens poètes grecs.
Cette réussite, due à une parfaite exploitation des règles et à une exacte intuition du goût de son siècle, a paradoxalement conféré à l'œuvre de Racine une sorte de perfection intemporelle qui le plus souvent séduit, qui a pu parfois irriter, mais qui, en fin de compte, n'aura cessé depuis trois siècles de fasciner les publics successifs de son théâtre.

Clément Marot

Poète français (Cahors, 1496 — Turin, 1544)
Fils du rhétoriqueur Jean Marot (Mathieu, près de Caen, v. 1450 — Paris, v. 1526), il connut une vie difficile. Accusé d'hérésie, il dut s'exiler deux fois malgré la protection de ses mécènes, François Ier et Marguerite de Navarre. Sa poésie assure la transition entre la tradition médiévale des Grands Rhétoriqueurs et la Pléiade.

Denis Diderot

Écrivain et philosophe français (Langres, 1713 — Paris, 1784).
Avec une œuvre touchant à tous les domaines – philosophie, science, roman, théâtre, art, éducation ou politique –, l'artisan de l' Encyclopédie a voulu changer la façon de penser de ses contemporains en leur apprenant à rejeter les préjugés, et à exercer leur esprit critique en s'aidant de l'expérience: «La plus haute efficacité de l'esprit est d'éveiller l'esprit», a-t-il inspiré à Goethe.  Denis Diderot, né en 1713 à Langres, est issu d'une famille d'artisans aisés. Quoique élève indiscipliné, il fait de brillantes études chez les jésuites, dans sa ville natale, puis à Paris, à partir de 1729. Après sa maîtrise ès arts, en 1732, il choisit la carrière littéraire.

Théodore Agrippa d'Aubigné

Issu d'une famille protestante, Théodore Agrippa d'Aubigné étudie les lettres latines, grecques et hébraïques avant de s'engager dans l'armée d'Henri de Navarre en 1568. Il participe au siège d'Orléans en 1570 et devient officier et ami du futur Henri IV. Capturé par les forces royales en 1585, il est condamné à mort puis gracié. Il se sépare d'Henri IV en 1589 après l'abjuration de ce dernier, qu'il considère comme une trahison, et se retire sur ses terres. Écrivain passionné, ardent calviniste, intransigeant, visionnaire, il met l'écriture au service de sa foi. Sa poésie est riche, violente, imaginative, symbolique. Son recueil de poèmes d'amour à la manière de Ronsard (le Printemps , 1572) est une des premières manifestations du baroque dans la littéraire française. Son œuvre majeure ( les Tragiques , 1578, publiée en 1616) est une épopée mystique, puissante et lyrique en sept parties: Misères , Princes , la Chambre dorée , les Feux , les Fers , Vengeances et Jugement. Elle dénonce les souffrances du peuple, la corruption de la Justice et dévoile les châtiments que les Dieux réservent aux ennemis des huguenots. Ce poème épique dresse le tableau très réaliste de la guerre: d'Aubigné y exprime la haine et la foi du militant.
Récits personnels, en trois volumes et en prose, consacrés aux protestants, l'Histoire universelle du sieur d'Aubigné dédiée à la postérité (1616-1620) lui vaut une condamnation à mort par le Parlement de Paris: il fuit à Genève où il séjourne jusqu'à la fin de sa vie. Les Aventures du baron de Faeneste (1617) est un roman satirique qui s'attaque aux courtisans. En 1660, un pamphlet contre les convertis qui ont soutenu Henri IV (la Confession catholique du sieur de Sancy) et, en 1728-1729, ses mémoires (Sa vie à ses enfants) sont publiés à titre posthume.

Rémy Belleau

Né à Nogent-le-Rotrou dans un site champêtre, Rémy Belleau complète à Paris , vers 1553 , une formation dominée par l'amour de la poésie grecque . Intelligent sans surcharge d'érudition, il était avant tout « un homme qui plaisait ».
Il rejoint bientôt le groupe du Collège de Coqueret ( Pierre de Ronsard , Jean Antoine de Baïf , Joachim Du Bellay ), cette première « Brigade » (troupe de jeunes auteurs enthousiastes, bientôt grossie d'une foule d'adeptes et d'imitateurs) puis la Pléiade (dans la « Brigade », Ronsard se plut à distinguer une « Pléiade ») et publie en 1556 une traduction des Odes d' Anacréon : le succès de ce lyrisme léger, blasonneur de «petits» sujets est considérable. Bien qu'un peu sèche selon Ronsard , cette translation vient enrichir la « Brigade » d'un nouveau style; elle a pour elle la fidélité et l'exactitude qui en firent le succès. Le talent délicat et mignard de Belleau s'accommode bien de l' art d' Anacréon . Dans une veine proche, Belleau blasonne encore dans les « Petites Inventions ».
Après avoir penché pour la Réforme , l'auteur se rallie au parti de ses protecteurs, les Guise . Précepteur à Paris de Charles de Lorraine , il résidera jusqu'à sa mort ( 1577 ) en l' hôtel de Guise .
En 1560 , des Amours de Ronsard , paraissent acompagnés d'un commentaire de Belleau , témoignage d'une intime complicité poétique. Il fut l'ami sans nuage de Ronsard et l'on sait que « Belleau et Ronsard n'étaient qu'un, et que tous deux avaient un même coeur commun » .
Ses poèmes personnels manquaient encore d'originalité et il fallut attendre 1565 , où Précepteur chez l'un des Guise , le marquis d'Elbeuf , au château de Joinville , où il situe sa « Bergerie », chef-d'oeuvre de la poésie pastorale pour que se révélât sa veine, mineure mais personnelle. qui insufflent à ce recueil de structure académique un souffle d'air frais et d'authenticité. On y trouve de jolis tableaux de nature et plus d'une fois un sens réaliste de la campagne plus plaisant au lecteur d'aujourd'hui que l'allégorie politique qui s'y insère.
En 1576 , paraissent Les Amours et Nouveaux Eschanges des pierres précieuses, vertus et propriétés d'icelles . Cette oeuvre, qui utilise la tradition des lapidaires, décrit les propriétés des pierres, raconte leur histoire, le mythe de leur origine.
Belleau est aussi l'auteur d'une comédie, La Reconnue (composée vers 1563 et publiée après sa mort en 1578 , où, délaissant la grossièreté de la farce médiévale, il s'orienta vers la comédie de mœurs.
Selon certains le moins lyrique des poètes de la Pléiade , le plus pudique au dire d'autres, Rémy Belleau ne déborde certainement pas d'imagination et il imita plus qu'il ne créa, mais il demeure un orfèvre du verbe dont Ronsard écrivit: « Luy mesme a basti son tombeau dedans ses pierres précieuses ».
Sa mort survenue en 1577 , fut l'occasion d'un hommage poétique exceptionnel, rendu par ses nombreux amis. Son charme avait conquis tous les cœurs – y compris celui de poètes rivaux, – au point qu'ils éditèrent, cette même année, le reliquat de son œuvre dans le Remigii Belloquei poetae Tumulus .